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Résultats de l’enquête Confidences « Confinement des retraités à domicile pendant la covid-19 »


Au mois de mai 2020, Gérond’if a conduit l’enquête Confidences. L’objectif était de déterminer et analyser les effets du confinement sur le ressenti et le mode de vie des franciliens âgées de plus 60 ans confinés à leur domicile. Cette enquête a permis de mesurer les conséquences psychosociales immédiates de cette période afin de pointer les besoins permettant de gérer l’après-crise. Découvrez ses premiers résultats.

Une enquête pour mesurer et évaluer l’impact du confinement sur les personnes âgées vivant à domicile en région Île-de-France


Gérond’if a conduit l’étude « Confidences » immédiatement à la sortie du premier confinement. L’initiative visait à comprendre la manière dont les personnes âgées confinées à domicile ont perçu cette période inédite.Elle souhaitait également identifier les conséquences psychosociales directes sur cette population en incluant notamment les sujets âgés n’ayant pas accès au numérique, illettrés ou isolés.


L’objectif de cette enquête était aussi de préciser le ressenti des personnes de plus de 60 ans sur la place qui leur est accordée dans cette crise, le regard que la société leur porte et les discriminations qu’elles peuvent percevoir.

Il s’agissait enfin d’observer les conséquences du confinement dans la vie quotidienne des personnes âgées et les modifications éventuellement durables de leurs modes de vie. Cette étude vise donc à apporter des éléments permettant de mieux saisir les ressources mobilisées par les personnes âgées, qu’elles soient internes ou externes, pour traverser au mieux cette période.


Une étude qui s’appuie sur une méthodologie mixte qualitative et quantitative


C’est par une double méthodologie composée d’un questionnaire en ligne et d’entretiens qualitatifs qu’a pu s’effectuer la collecte des données. Le choix du questionnaire se justifie notamment par la volonté d’obtenir un recueil numérique plus significatif mais moins précis que les entretiens.


La méthodologie ainsi choisie permettait de relever un maximum de points de vue et d’avoir des données statistiquement exploitables. La diffusion du questionnaire à la sortie du confinement, le 12 mai 2020, a permis de capter rapidement le vécu des répondants. Plus de 1000 réponses exploitables ont été obtenues.


La majorité des réponses a été recueillie directement en ligne, mais une cinquantaine de personnes n’ayant pas accès aux outils informatiques a sollicité l’aide de l’équipe de Gérond’if pour pouvoir y répondre par téléphone. En compléments, 12 entretiens semi-directifs ont été réalisés par téléphone entre juin et juillet 2020. Les personnes interrogées étaient majoritairement des femmes, déconnectées ou isolées.


Des données qui mettent en exergue un profil de répondants bien déterminé


Les répondants sont majoritairement des femmes (66%) et issus de catégories socioprofessionnelles dites supérieures (45% de cadres, 20% de professions intermédiaires). 54% d’entre eux vivent en couple, 77% sont propriétaires et ils résident principalement dans des logements de 5 pièces ou plus (35%) et avec jardin.


Ils sont connectés puisque 91.5% des répondants étaient déjà équipés d’outils numériques et les utilisaient très souvent pour 55.8% d’entre eux. Ce profil marqué a été pondéré par la réalisation d’entretiens semi-directifs avec des personnes isolées ou non connectées.


Des résultats qui permettent d’établir 7 constats importants


1. Des retraités qui ont fait preuve d’une grande adaptabilité́ face à une situation exceptionnelle et angoissante

Pour la majorité des personnes rencontrées, le confinement a nécessité un temps d’adaptation qui a rendu le début de la période plus difficile à vivre que la fin, comme en témoigne cette personne :

« Au début j’ai été surprise… Et puis à la fin, on commençait à s’habituer » Maria G, 88 ans.


2. Des retraités pour qui la privation de lien social a constitué le principal élément négatif du confinement

Pour les personnes interrogées, le manque de lien social a été la principale difficulté de la période de confinement. Cette absence de lien a été plus pénible à vivre que la peur du virus. Beaucoup ont fait part d’un sentiment d’isolement fort, notamment lorsque leur vie sociale était centrée sur des activités extérieures qui ont cessé durant cette période.

« Je manque de contact. J’ai besoin de parler à des gens. » Maria G, 88 ans.


3. Des retraités pessimistes sur les traces que laissera la pandémie sur l’image des personnes âgées

Les participants ont globalement eu le sentiment que le regard porté sur les personnes âgées dans la société était plutôt négatif. Certaines d’entre elles ont même estimé que les personnes âgées ont davantage été privées de liberté que les autres et que leur parole n’a pas été ni entendue ni respectée.

« Le regard sur la vieillesse malheureusement, je pense qu’il est un peu cruel {…} alors à un moment il y a eu des gens qui quelque part ont pensé que bon les anciens, il fallait décider à leur place. » Monique G, 80 ans.


4. Des retraités dont l’inquiétude par rapport à la situation a pu induire à une rupture de soins et de suivi médical

Une majoration de l’anxiété chez les répondants touche très majoritairement ceux qui présentent un problème de santé et pour lesquels on constate une rupture de la continuité des soins due au confinement.

« J’ai remis, j’avais rien d’urgent et j’ai remis. » Pierrette A, 88 ans.


5. Le maintien d’un niveau d’activités satisfaisant comme garant d’un moral au beau fixe

On constate un lien, attendu mais très fort, entre le moral des personnes interrogées et le sentiment d’ennui ressenti pendant le confinement.

« C’était très contraignant, il y a des jours où je ne suis pas sortie et ça m’a agi sur le moral. J’étais pas bien du tout. Je me suis beaucoup ennuyée, ça m’a déclenché une maladie que j’ai eue. » Martine D, 67 ans.


6. Le rôle des médias perçu comme délétère, majorant l’angoisse et véhiculant une image négative des personnes âgées

L’angoisse due à la crise sanitaire est vécue comme amplifiée par les médias.

« Tous ces morts qu’on nous annonçait tous les jours, c’était une horreur pour moi. Alors, prendre la télévision pour entendre ça […] Ça me mettait mal à l'aise, vraiment. » Maria G, 88 ans.



7. Des retraités qui se sont trouvés parfois plus déstabilisés par le déconfinement que par le confinement


Pour les personnes interrogées, la sortie du confinement n’est pas simple à vivre, voire parfois même plus difficile à gérer que le confinement en lui-même.

« C’est plutôt maintenant que je serais moins bien […] Parce qu’il faut faire attention partout, le masque, tout ça. » Catherine D, 81 ans.



Une enquête qui se poursuivra en 2021


Au regard des résultats de cette première phase d’enquête et de la période de crise sanitaire qui perdure, Gérond’if a décidé de donner un prolongement à cette étude. En effet, la collecte et l’analyse de nouvelles données visera à mettre en lumière les conséquences durables de la pandémie de Covid-19 sur le quotidien des personnes âgées. Cette seconde phase de l’enquête est réalisée en partenariat avec l'université de Paris, Master 1 Études et évaluations dans les secteurs de la santé et du social (EVSAN).


(Les éléments relevés durant le deuxième confinement viendront également enrichir cette seconde enquête pour tenter d’identifier les effets similaires et/ou différents des deux périodes de confinement. Les résultats sont attendus pour Juin 2021.)



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