Gérond’if, le gérontopôle d’Île-de-France s’associe à un nouveau projet d’étude initié par la Chaire de Recherche en Sciences Infirmières de l’Université Paris 13, destiné à faire évoluer la pratique des IDE (Infirmier Diplômé d’Etat) dans la prescription d’antibiotiques en Ehpad.
Gérond’if promeut une étude pour améliorer la pratique des IDE dans la prescription d’antibiotiques en Ehpad
La consommation d’antibiotiques en France demeure l’une des plus importante d’Europe. Les personnes âgées constituent l’une des populations qui en a la consommation journalière la plus élevée. Les résidents en Ehpad sont biologiquement fragiles et souffrent pour certains d’entre eux de polypathologies impliquant une polymédication dont la gestion est complexe, majorant un recours inapproprié aux antibiotiques. Ce recours inapproprié aux antibiotiques dans ces institutions renforce le phénomène de résistance bactérienne à cette thérapeutique. Pour cela, l’IDE joue un rôle majeur au sein des Ehpad en l’absence de médecin prescripteur à temps plein, une plus grande autonomie et responsabilité lui incombent dans la description clinique, dans la surveillance des effets des traitements et a fortiori en cas de suspicion d’infection. Dès lors, il devient primordial de pouvoir associer ce professionnel à la stratégie de prescription d’antibiotiques en Ehpad.
Coordonnée par le Pr Monique Rothan-Tondeur et le Dr Mathieu Ahouah de la Chaire de Recherche en Sciences Infirmières, cette étude s’appuie sur la place importante de l’IDE dans la prise en soins des résidents lors d’une infection urinaire, pour promouvoir le moindre recours aux antibiotiques en Ehpad. L’infection urinaire a été retenue comme situation clinique du fait de sa prévalence élevée.
Le 1er février 2019, un avis favorable a été émis par un CPP (Comités de Protection des Personnes) pour la mise en œuvre de la recherche dans 30 Ehpad, dont 15 vont bénéficier d’outils à destination des IDE et des médecins. L’intervention associe la formation, l’aide à la conversation anti-infectieuse entre IDE et médecins prescripteurs (communication) et des actions de motivation, avec une forte implication des soignants dans la construction des outils pour diminuer la prescription d’antibiotiques. Les 15 autres établissements serviront de groupe témoin, ils ne verront aucune modification de la pratique courante. L’étude durera 18 mois.
Cette étude doit permettre le développement d’outils pour améliorer la discussion médicale entre IDE et médecin autour de la prescription d’antibiotiques liée aux infections urinaires et ainsi contribuer à plus long terme à une réelle réduction de l’utilisation des antibiotiques.
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